Éliminatoires CAN Féminine Maroc 2024 : Les Amazones du Bénin éliminées, les acteurs en parlent

Pour une nouvelle fois, l’aventure des Amazones du Bénin pour la CAN Féminine Maroc 2024 s’est arrêtée. Après l’épisode du Burkina Faso en 2021, les pouliches de Symphorien Tehou ont été écartée par la République Démocratique du Congo. 4 buts à 2 sera l’ensemble des scores sur les deux manches jouées. Au lendemain de cette élimination, quelques amoureux du cuir rond féminin sont déçus et donnent leur avis pour un bon retour désormais à la compétition.

Pour Adjao Ali, spécialiste en communication sportive et promoteur de Guépards Foot Bénin, il faut une bonne formation des dames. “Je suis naturellement déçu du fait que nos Amazones soient éliminées de la course à la participation à la prochaine CAN. Peu importe les conditions, on souhaite toujours voir les nôtres s’en sortir mais le sport ne ment pas et la logique a tout simplement été respectée. Il n’est pas rare dans le football masculin de voir des petits poucets venir à bout des cadors mais tel n’est pas le cas chez les dames où la hiérarchie est très souvent respectée. La Rdc est clairement un cran au dessus de nous footballlistique ment. La formation, arrêter les improvisations et miser sur la compétence. Pour moi, ce sont les trois fondamentaux aspects sur lesquels, il faut se concentrer dorénavant. Beaucoup d’efforts sont fournis aujourd’hui par le gouvernement et les instances dirigeantes du football béninois pour favoriser son essor. Régularité des championnats, subventions de la FBF et des autres championnats par le gouvernement, organisation des championnats scolaires, construction de nombreux stades un peu partout sur toute l’étendue du territoire national, etc sont autant d’actions très salutaires menées dans le but de permettre à nos sélections nationales de performer. Il faut continuer sur cette lancée tout en accordant une place capitale à la formation. La formation des joueuses, la formation des formateurs, la formation des coachs, la formation des arbitres… Il faut repartir à la base pour véritablement apprendre les fondamentaux, se mettre au diapason de ce qui se fait de mieux dans le milieu aujourd’hui pour pouvoir véritablement rivaliser avec les meilleurs. Nommer à la tête de la sélection un technicien ayant effectivement les bagages, le niveau requis, l’expérience du métier. Ça ne va pas se faire du jour au lendemain mais il faut mettre en place un planning, une feuille de route et la respecter rigoureusement et nous pourrons espérer voir notre sélection nationale beaucoup plus performante d’ici quelques années.

Ouzerou Abdoulaye, entraîneur adjoint de Loto-Popo et sélectionneur des Amazones U-20 se prononce aussi sur la situation et insiste sur la rédaction d’un projet afin d’avoir un avenir meilleur. “Forcément, on est tous triste de l’élimination de l’équipe A par rapport à la Coupe d’Afrique des Nations Can Maroc 2024. Mais je pense qu’il faut quand même qu’on change le comportement. Il faut qu’on réfléchisse autrement par rapport à la chose. On ne peut pas juste attendre aller à la Can. Il faut préparer ça et préparer ça, c’est faire un projet. Il n’y a pas uniquement que les clubs qui vont faire de projet sportif. Non, la sélection nationale peut avoir un projet sportif. Il faut l’écrire. Tant que ce n’est pas écrit, je considère qu’il n’existe pas. Donc avoir envie de se qualifier et que tout le monde aient l’envie qu’on se qualifie, oui mais il faut quand même un plan d’action. Et ça, je pense pour ma part qu’on a perdu déjà deux ans car juste après l’élimination en 2021, on aurait dû normalement faire ce projet, avoir une vraie feuille de route et savoir à quel moment on fait “A” et à quel moment on fait “B”. C’est seulement comme ça, on peut y arriver, faire un projet sur 2026 ou 2028. Et moi, je pense qu’en tout honnêteté, si on faisait un projet en 2021 sur 2026, je pense cela l’aurait fait en sachant qu’en 2024, on pourrait pu essayer notre chance. En plus en faisant un projet clair et en communiquant, vous avez l’opinion publique quand même qui sait ce qu’on veut faire parceque aujourd’hui, tout le monde tombe par exemple sur les joueuses, sur le sélectionneur. Oui, c’est facile mais si on avait dit au début qu’on préparait 2026, et qu’on avait envie de faire une surprise en 2024, je pense que ça aurait été une autre chose au niveau de l’opinion et même au niveau de la pression sur les joueuses. Pour moi, il faut qu’on fasse vraiment un projet, savoir et cibler les joueuses avec lesquelles on veut y arriver par rapport à leur âge, leur large de progression et par rapport à l’endroit où elles jouent aujourd’hui et savoir que dans deux ans on doit tout faire pour que ces filles soient à un niveau B si elles sont à un niveau A et c’est avec elles on en envie de faire la chose. Maintenant, on va pas oublier le projet de formation sur de long terme parceque aujourd’hui on parle de 2026-2028. Oui mais il faut aussi penser aux autres CAN puisque 2026 ou 2028, c’est pour celles qui sont là aujourd’hui. Je pense à une partie des U-20 dont j’ai la charge qui ont la capacité et qui d’ailleurs sont déjà avec l’équipe A en ce moment. Elles sont près de 7 et une autre partie c’est-à-dire la légion étrangère ou je pense quand même qu’il y a de la qualité surtout devant. On a quand même aujourd’hui des joueuses qui sont en pleine progression au niveau de la France en changeant de club. On a vu quand même Aude qui est partie d’ici. Aujourd’hui, elle évolue en ligue 2 et si elle fait une bonne saison, il n’y aura pas de raisons d’ici un ou deux ans qu’elle soit pas en ligue 1. Il faut l’y aider. Ça va aider l’équipe nationale quelque soit Léa Fachinan , Noëlie Abamon , Milhad Sadikou , Yolande Gnammi; c’est des filles en fait déjà qui ont un certain niveau et il faut les aider à grandir un peu plus. Et avec celles là, les U-20 qui sont là, travaillent pour sortir quelque chose. Maintenant, si on veut travailler sur 10 ans, c’est vrai il y a un projet par rapport au centre de Lokossa, c’est déjà formidable. Je pense qu’il va naître. Et croyez-moi si on l’a, je peux me dire que voilà sur plusieurs années, on a un peu l’esprit un peu plus tranquille. Vous savez le football féminin, quand vous allez joué un match surtout que vous êtes entraîneur, vous n’êtes pas tranquille. C’est par rapport à l’adversaire. Forcement, vous craignez un peu certaines choses avec des joueuses bien formées, je pense que ça va aller.

Germain Massédé, journaliste sportif ” Prendre l’élimination des Amazones, je pense qu’il faut d’abord commencer par parler de la formule adoptée. Moi j’estime que cette équipe congolaise est prenable pour les deux matchs que j’ai suivis. Après ce qui n’a pas marché, on va beau critiquer tout ceux qui ont contribué à ça du début jusqu’à la fin. Mais sur le terrain, on a encaissé par moment sur des détails au niveau de la défense surtout sur des problèmes de concentration au niveau de la défense. Du coup, si on doit revenir aujourd’hui sur le même match, je pense qu’il faudra travailler déjà à réveiller certains réflexes des filles au niveau de la défense notamment. Si les efforts de la défense avait accompagné les efforts de l’arsenal offensif qu’on a aujourd’hui composé de Yolande Gnanmi, Léa, Aude Gbedjissi, je pense qu’on a tout ce qu’il faut pour aller gagner ce match et la Guinée équatoriale qui viendra après. J’ai vu une certaine Allassane Sourakatou qui s’est surpassée à la limite parce qu’elle a donné le meilleur d’elle même. À quelqu’un qui a de diamant, on ne peut pas lui demander de l’or, elle a donné ce qu’elle peut et le meilleur de ce qu’elle avait. Mais en face est-ce-que tout le monde, de tous les différents compartiments de jeu l’ont accompagné ? C’est là, on va voir. Il faut que le sélectionneur fasse désormais une liste claire afin de savoir celles qui sont motivées pour le job. Il faut travailler sur les réflexes. Il s’agira pas seulement de la défense mais de tenir physiquement sur la pelouse car n’oublions pas que les pays maghrèbes sont là.

Martin Dossa- Godo, journaliste sportif et animateur à Ado TV “: Pour ce qui concerne l’élimination des amazones séniors des préliminaires de la Can, j’avoue que moi personnellement cela m’a touché et déjà c’est ma patrie, ce sont nos couleurs nationales. L’échec déjà au punitive montre notre limite. Moi j’ai l’habitude de dire souvent que le football béninois est limité. Nous sommes limités. C’est vrai, il y a l’aspect “gabarit” parceque les filles congolaises ont de gabarits. On ne peut pas comparer le gabarit de ces filles aux nôtres. Néanmoins, ça ne peut pas être un argument pour ne pas mettre le ballon au fond des filets, pour ne pas avoir la victoire. Ça m’a beaucoup touché mais on ne peut que s’en tenir à celà, l’irreparable est déjà fait. Pour avoir une bonne équipe, je peux dire déjà que nous devons faire une bonne chose par le championnat qui se joue régulièrement. Ça déjà, c’est une avancée et ce qu’il y a lieu encore de faire comme je l’avais dis en haut,il faudrait que nous faisions des sélections digne de nom et non des sélections par affinités parceque si on fait des sélections par affinités, ça va jouer sur l’équipe et il faut des gens digne du nom pour pouvoir défendre les couleurs nationales. Ce n’est pas parceque je connais “X” ou “Y” qu’il faut forcément la mettre dans l’effectif. <>. Il faut mettre celui qu’il faut à la place qu’il faut. Ceux ou celles qui peuvent faire la chose, ce sont ceux là qu’il faut mettre mais il ne faut pas mettre des gens pour mettre et ce sont les couleurs nationales. L’équipe nationale, ce n’est pas l’équipe d’un quartier mais plutôt l’équipe d’une nation. Donc le sélectionneur ou les sélectionneurs désormais doivent faire preuve de cela et ceux qui sont sélectionnés dans nos équipes nationales, il faudrait que ça soit des gens capables de défendre brièvement nos couleurs. Lorsqu’elles vont au match puis elles perdent, c’est nous qui en souffrons, oui nous sommes les amoureux du cuir rond et quand ça bascule, c’est nous qui en souffrons parceque nous sommes amoureux de notre pays, nous aimons le football.
Donc moi je pense qu’il va falloir qu’il revoie leur copie pour que les fois à venir, que nous n’enregistrons pas d’échecs répétés.

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