L’histoire d’un arbitre d’élite: sur les traces de Silver Houngbédji.
Arbitre International, Silver Houngbedji est le reflet actuel du sifflet béninois. Depuis 2014, il parcourt l’Afrique en porte-étendard tout en faisant la fierté du pays. Père de famille, professeur certifié d’éducation physique et sportive, mentor et formateur, Silver Houngbédji nous plonge dans un univers où règne maîtrise, abnégation et impartialité.
Du premier contact avec la balle orange
Comme tout bon enfant, Silver Houngbedji n’avait d’yeux que pour le sport populaire mais n’avait aucune connaissance de l’existence du basket-ball. C’est après son CEP, en 1999, qu’il a remarqué un groupe de jeunes qui jouaient et qui étaient très bien habillés et stylés. Fasciné par ce qu’il venait de découvrir, il mettra tout un bon mois à les observer tout scintillant du regard, avant de décider de briser la glace. Il alla rencontrer le responsable et lui fit part de sa volonté de rejoindre le groupe et s’initier à la discipline. Tout de suite, ce dernier lui donne la confiance nécessaire et lui confia qu’il pouvait apprendre et exceller dans ce sport. C’est ainsi qu’il fera ses premiers pas dans le basketball dans le mythique club de I’baad à Porto-Novo. Rêvant de devenir un grand athlète dans la discipline, il ne manquait aucun entraînement qui se faisait d’ailleurs à la voirie et au bicentenaire.
Un nouveau regard : Dévolu jeté sur l’arbitrage
Malgré la présence d’un corps arbitral imposant en 2001, Silver n’en savait pas grande chose. Pour lui, l’objectif etait de devenir un grand basketteur et pas plus. Il gravit ainsi les catégories d’âges jusqu’au sommet. Il finit par se rendre compte que son rêve devenait de plus en plus utopique dans la mesure où le milieu ne favorisait pas la réalisation de son rêve. En 2004, son professeur Mr Bouraïma Moussa, arbitre international, avait ciblé un jeune: Dassi Hyppolite qu’il voulait coopté au sein de l’effectif des arbitres. Le jeune Silver Houngbedji d’alors saisit donc l’opportunité en se proposant de rejoindre aussi cette nouvelle troupe.
Les debuts furent des plus éprouvants. Un aîné du nom de Kodri Adechi, encore arbitre de zone à l’époque, et fidèle disciple de l’international Bouraïma Moussa., le prendra sous son aile afin de superviser sa formation. Déjà en 2004, Silver H. devrait passer son premier test pour décrocher le grade départemental. Rapidement il apprend les rudiments de l’arbitrage en débutant à la table de marque. Bien rodé dans les bases, il approfondit sa connaissance du code de jeu avec assiduité. Travail concluant, il finit par valider son premier test en 2004 au Centre Olympique de Paraïso et obtient le grade départemental.
Relever un défi: à cœur vaillant rien d’impossible
Au départ, il n’avait pas tellement les faveurs de son professeur qui pensait qu’il ne pouvait aboutir à rien. Alors, c’est devenu un défi à relever. Après avoir décroché son grade départemental, et sachant qu’à cœur vaillant, rien d’impossible, il décrocha dans la foulée et avec brio son grade fédéral (en 2006), suivi le grade Zonale au Burkina Faso en 2009. Cela a rendu facile son ascension dans la mesure où s’observait des duo doyen-jeune où les jeunes étaient protégés par les doyens donc favorisait la confiance et les prises de décisions.
Ayant ce défi majeur de balayer tout préjugé porté à son égard relatif à une quelconque incapacité à accéder au haut niveau un jour dans le corps arbitral d’autres ambitions se sont greffées au fur et mesure à savoir gravir tous les échelons possible. N’ayant que Kodri Adechi et pleins d’autres comme arbitre du club (I’baad), en 2009, ce dernier accède au grade International avec son collègue Johnson Henri et le déclic s’installa dans le cœur de Silver Houngbédji qui pense qu’il peut le réaliser aussi. Déjà pour prouver dans un premier temps que celui qui ne croyait pas en lui n’était pas détenteur de son destin et par suite, pousser et pousser encore le bouchon plus loin pour être référencé parmi les arbitres internationaux. La grande ambition pour lui est d’être cité comme l’un des plus grands arbitre de l’Afrique d’une part sur le plan mondial d’autre part.
L’INJEPS, le facteur X
Après l’obtention de son baccalauréat, Silver Houngbedji décide de s’inscrire à l’Institut National de la jeunesse de l’éducation physique et du sport (INJEPS) afin de pouvoir continuer sa passion dans un environnement sportif. Après le grade Zonale, la porte était ouverte pour l’International mais vu les contraintes du test où il fallait solder quatre cents dollars (400$) et chercher le billet d’avion pour se rendre au lieu du test, c’était pas tâche facile. Fortuitement, Mr Alex Paraïso (Président de la FBBB d’alors) facilite les hostilités pour que le test se fasse au Bénin en 2014. Aubaine que saisit Silver pour décrocher son grade International sous la supervision de l’examinateur Mr Kotsepa qui était dépêché pour la circonstance. Notons que celà a été rendu possible grâce à l’impulsion de Mr Kodri Adechi qui n’a de cesse de l’encourager et encadrer. A l’époque déjà, il y avait Mr Johnson Henri et Kodri A. qui était au sommet de la pyramide dont les matchs pris par ces derniers étaient du pur régal dont enviait Silver H. et qui aura eu un effet déterminant dans sa carrière.
Le début d’un rêve presque réalisé.
Admis au grade d’arbitre international en 2014, il connut son premier match au Bénin dans la rencontre opposant Dolphins contre First Bank. Les deux grandes équipes du Nigeria et même de l’Afrique de l’ouest à l’époque. A cette première expérience, il s’en sortira avec les félicitations des acteurs du basketball qui voient en lui un prodige du corps et dont le ciel ne peut qu’être bleu pour lui à l’avenir. Les commencèrent par s’enchaîner:
- Eliminatoires des clubs champions dames au Bénin 2014,
- Eliminatoires des clubs champions homme à Lomé 2015
- Eliminatoires des clubs champions dames au Bénin 2016
Avec déjà le chemin parcouru, il se positionne dorénavant dans l’égrégor de l’élite africaine.
Commentaires (2)
Gaëlle
Un grand homme et une fierté béninoise 🙌 il iras encore plus loin 👌.
Bon courage coach
Djogui
Super pour un rappel de mémoire de ce que l’on est, de ce que l’on sait faire et de ce que l’on projette devenir : une belle plume !
Vivement pour la suite, et que la génération qui suit puisse s’inspirer.
C’est un bon début ! Dieu vous accompagne. M.Djogui